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Turbine � gaz
Sch�ma de
fonctionnement d'une turbine � gaz � compresseur axial
La turbine � gaz est un moteur thermique
r�alisant les diff�rentes phases de son cycle thermodynamique dans une
succession d’organes travers�s par un fluide moteur gazeux en
�coulement continu. C’est une diff�rence fondamentale par rapport aux
moteurs � pistons qui r�alisent une succession temporelle des phases
dans un m�me organe (g�n�ralement un cylindre).
Dans sa forme la plus simple, la
turbine � gaz fonctionne selon le cycle dit de Joule comprenant
successivement et sch�matiquement:
• une compression adiabatique qui consomme de
l’�nergie m�canique,
• un chauffage isobare comme pour un moteur diesel,
• une d�tente adiabatique jusqu’� la pression
ambiante qui produit de l’�nergie m�canique,
• un refroidissement isobare.
Le rendement est le rapport du travail
utile (travail de d�tente – travail de compression) � la chaleur
fournie par la source chaude. Le rendement th�orique croit avec le taux
de compression et la temp�rature de combustion. Il est sup�rieur �
celui du cycle Diesel car sa d�tente n’est pas �court�e.
La turbine � gaz est le plus souvent � cycle
ouvert et � combustion interne. Dans ce cas, la phase de
refroidissement est ext�rieure � la machine et se fait par m�lange �
l’atmosph�re. La turbine � gaz peut �galement �tre � cycle ferm� et �
combustion externe. Le chauffage et le refroidissement sont alors
assur�s par des �changeurs de chaleur. Cette disposition plus complexe
permet l’utilisation de gaz particuliers ou de travailler avec une
pression basse diff�rente de l’ambiante.
Le cycle de base d�crit plus haut peut
�tre am�lior� par diff�rents organes compl�mentaires :
• r�cup�ration de chaleur � l’�chappement : les gaz
d�tendus en sortie de turbine traversent un �changeur pour pr�chauffer
l’air comprim� avant son admission dans la chambre de combustion,
• compression refroidie : la compression comprend
deux �tages (ou plus) s�par�s par un �changeur de chaleur (air/air ou
air/eau) refroidissant l’air. La puissance n�cessaire � la compression
s’en trouve r�duite au b�n�fice du rendement.
• combustion �tag�e : la d�tente comprend deux �tages
(ou plus) s�par�s par un ou des r�chauffages additionnels. La puissance
fournie est accrue d’o� am�lioration du rendement.
Les deux derni�res dispositions visent �
tendre vers des transformations isothermes en lieu et place des
adiabatiques et se justifient surtout sur les machines � taux de
compression �lev�. Les trois dispositifs peuvent �tre r�alis�s
ind�pendamment ou simultan�ment. Dans ce cas, on retrouve le cycle dit
de Ericsson qui comme le cycle de Stirling pr�sente un rendement
th�orique �gal au rendement maximal du cycle de Carnot. Cette
sup�riorit� th�orique par rapport aux cycles Otto et Diesel est
cependant contrebalanc�e par l’impossibilit� pratique de r�aliser les
transformations isothermes. Dans tous les cas, ces dispositifs sont
r�serv�s aux installations stationnaires du fait de l’encombrement et
du poids des �changeurs gaz/gaz.Principes
Coupe longitudinale d'une turbine � gaz -
Principaux organes
Le compresseur (rep�re C), constitu� d'un
ensemble de roues munies d'ailettes, comprime l'air ext�rieur (rep. E),
simplement filtr�, jusqu'� 10 � 15 bars, voire 30 bars pour certains
mod�les.
Du gaz (rep. G), ou un combustible liquide atomis�,
est inject� dans la chambre de combustion (rep. Ch) o� il se m�lange �
l'air compress� et s'enflamme. Les gaz chauds se d�tendent en
traversant la turbine (rep. T), ou l'�nergie thermique des gaz chauds
est transform�e en energie m�canique, la dite Turbine est constitu�e
d'une ou plusieurs roues �galement munies d'ailettes et s'�chappent par
la chemin�e (rep. Ec)� travers un diffuseur. Le mouvement de rotation
de la turbine est communiqu� � l'arbre A qui actionne d'une part le
compresseur, d'autre part une charge qui n'est autre qu'un appareil
(machine) recepteur(ice)(pompe, alternateur...) accoupl� � son
extr�mit� droite. Pour la mise en route, on utilise un moteur de
lancement (rep. M) qui joue le r�le de d�marreur. Le r�glage de la
puissance et de la vitesse de rotation est possible en agissant sur le
d�bit de l'air en entr�e et sur l'injection du carburant.
Rendement
Le rendement faible de la turbine � gaz (25 �
35%) est d� au fait que l'�nergie fournie par le combustible est
d�tourn�e par le compresseur ou perdue sous forme de chaleur dans les
gaz d'�chappement. Il est possible d'am�liorer l�g�rement le rendement
en augmentant la temp�rature dans la chambre de combustion (plus de
1200�C) mais on se heurte au probl�me de tenue des mat�riaux utilis�s
pour la r�alisation de la partie turbine. C'est en r�cup�rant la
chaleur des gaz d'�chappement (chauffage, production de vapeur...) que
le rendement global de la machine peut d�passer 50%. On utilise alors
la chaleur des gaz d'�chappement (plus de 500 degr�s) pour produire de
la vapeur dans une chaudi�re. Une autre possibilit� d'augmenter le
rendement de la turbine, est de r�chauffer les gaz en sortie des �tages
de compression (avant les chambres de combustion)en les faisant passer
dans un �changeur situ� dans le flux des gaz d'�chappement.On arrive
ainsi � se rapprocher des rendements d'un moteur diesel semi
rapide.C'est par exemple le principe de fonctionnement de la turbine
WR21 de Rolls Royce.
La vapeur produite est ensuite utilis�e de deux mani�res :
• la centrale � cycle combin� o� une turbine � vapeur
compl�te la turbine � gaz pour actionner un alternateur, le rendement
global atteint alors 55% voire m�me 60% dans les derni�res centrales �
l'�tude.
• la cog�n�ration o� la vapeur produite est utilis�e
dans un autre domaine (papeterie...)
On fabrique des turbines � gaz de puissances allant de quelques
kilowatts � plusieurs centaines de m�gawatts.
Pollution
Des efforts importants ont �t� entrepris par les constructeurs pour
limiter la pollution de l'air par les turbines � gaz, en particulier en
r�duisant les rejets d'oxyde d'azote (NOx). L'utilisation de gaz
naturel permet une �mission faible de dioxydes de soufre (SO2) et de
monoxyde de carbone (CO). Les mod�les peu polluants sont surtout
install�s par les pays d�velopp�s tandis que les turbines � gaz de
conception moins sophistiqu�e et de prix moins �lev� sont pr�f�r�es par
les pays en voie de d�veloppement.
Applications de la turbine � gaz
R�alisation pratique
La phase de compression est r�alis�e par un compresseur d’air axial ou
centrifuge. Le travail de compression peut �tre r�duit par
pulv�risation d’eau � l’admission. L’air comprim� est r�parti en trois
flux :
• une alimentation stoechiom�trique vers le br�leur
aliment� en carburant,
• un flux refroidissant la paroi de la chambre de
combustion et m�lang� aux produits de combustion du bruleur,
• un flux destin� au refroidissement de la turbine.
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Contrairement au moteur � piston, la combustion est continue et il faut
donc limiter la temp�rature par un large exc�s d’air pour maintenir la
temp�rature � une valeur acceptable (jusqu’� 1300 �C en entr�e de
turbine contre plus de 2000 �C en pointe). Ceci est tr�s p�nalisant
pour le rendement.
Il existe des machines utilisant une injection de vapeur dans les
produits de combustion en entr�e de turbine pour augmenter le d�bit et
donc la puissance de celle-ci. La vapeur est produite par une chaudi�re
de r�cup�ration chauff�e par l’�chappement. Il s’agit en fait d’un
cycle combin� simplifi�.
La turbine g�n�ralement de type axial comprend un ou plusieurs �tages
de d�tente. Contrairement aux turbines � vapeur, il s’agit toujours de
turbines � r�action. Deux grands types de turbines � gaz sont �
distinguer :
• simple arbre : le compresseur et l’ensemble des
�tages de d�tente
sont regroup�s sur le m�me arbre entrainant �galement l’organe
r�cepteur,
• double arbre : le compresseur est sur le m�me arbre
que les �tages
de turbine strictement n�cessaires � son entrainement, les autres
�tages de turbine �tant group�s sur un second arbre solidaire de la
machine entrain�e.
La seconde disposition plus complexe permet un meilleur fonctionnement
� charge partielle et variable ce qui est le cas des moteurs destin�s �
la propulsion. Les turbines � simple arbre sont adapt�es � la
production �lectrique qui se fait � r�gime constant et charge plus
�lev�e.
La r�alisation de la turbine et notamment de son premier �tage (turbine
de feu) pose des probl�mes m�tallurgiques li�s � la temp�rature �lev�e
et � la force centrifuge s’exer�ant sur les aubages mobiles. Elle
n�cessite l’emploi d’aciers fortement alli�s (Cr-Ni-Va) et un
refroidissement �nergique par de l’air de charge pr�lev� sur le
compresseur. L’utilisation de mat�riaux c�ramiques est � l’�tude pour
augmenter la temp�rature.
Limites techniques. Avantages
Bien que th�oriquement sup�rieure au moteur Diesel, la turbine � gaz
pr�sente de s�v�res limitations dues aux contraintes techniques de sa
r�alisation. Ces principales limites sont les suivantes :
• taux de compression (et donc rendement) limit� par
le nombre d’�tage de compression n�cessaires,
• baisse importante de rendement des compresseurs
centrifuges � un r�gime plus faible que le r�gime nominal,
• temp�rature de combustion (et donc rendement)
limit�e par la r�sistance m�canique de la turbine.
• chute importante du rendement � charge partielle en
particulier pour les machines � simple arbre.
• co�t d’usinage des aubages notamment de la turbine.
• Inaptitude aux arr�ts et d�marrages fr�quents et
peu progressifs.
• Co�t de maintenance plus �lev� que pour un moteur
diesel
• Bien qu'� l'�tude, les turbines � gaz ne peuvent
pas br�ler de
fioul lourd contrairment au moteur diesel. Elles utilisent donc des
carburants chers.
Les avantages inh�rents � ce type de machine sont les suivants :
• puissance massique et volumique tr�s �lev�e du fait
du fonctionnement continu,
• simplicit� apparente de construction (un rotor dans
un carter et un br�leur) et �quilibrage (peu de vibrations),
• pollution limit�e en HC et NOx du fait de l’exc�s
d’air et de la temp�rature limit�e,
• aptitude � la r�cup�ration de chaleur
(cog�n�ration),
• long�vit� en marche stationnaire.
• aptitude potentielle � utiliser des combustibles
vari�s et de moindre qualit� (gaz pauvre, fuel lourd).
Les applications des turbines � gaz d�coulent directement de leurs
avantages sp�cifiques. Ainsi, la puissance massique �lev�e se pr�te
bien � la propulsion a�ronautique en particulier sur les h�licopt�res.
La propulsion navale fait �galement de plus en plus appel aux turbines
� gaz notamment pour les navires � grande vitesse. Il existe enfin des
exemples d’application � la propulsion ferroviaire mais limit�s le plus
souvent � l’Am�rique du Nord et � des v�hicules militaires comme des
chars d’assaut (XM-1 Abrams ou Leclerc).
Par contre, la turbine � gaz est mal adapt�e aux v�hicules routiers. En
effet, les variations de charge et de r�gime sont trop importantes et
trop rapides pour �tre r�alisables avec un rendement correct. De plus,
le rendement atteint difficilement 30% pour des moteurs compacts et de
faible puissance alors que les Diesel actuels d�passent 40%. Par
contre, elles pourraient trouver un regain d’int�r�t pour les chaines
de propulsion hybrides en particulier sur les poids lourds, o�
l’installation des �changeurs (notamment r�cup�rateur sur �chappement)
est moins probl�matique.
L’autre grand domaine d’emploi des turbines � gaz est la production
d’�lectricit�. En effet, il s’agit d’applications � r�gime constant et
� charge relativement constante pour lesquelles le rendement de ces
machines est le meilleur. La puissance varie de quelques centaines de
kW � pr�s de 300 MW. Les machines les plus puissantes sont en g�n�ral
associ�es � des turbines � vapeur dans des cycles combin�s dont le
rendement global tend actuellement vers 60%. En cycle simple, le
rendement est de l’ordre de 30 � 35% voire plus pour les grosses
machines. Dans les faibles puissances, le rendement est m�me inf�rieur
� 30% mais on met alors � profit l’aptitude des turbines � combustion
pour la r�cup�ration de chaleur dans des applications de cog�n�ration
(production simultan�e d’�lectricit� et de chaleur).
Turbocompresseur
Ce terme d�signe une turbine actionn�e par les gaz d’�chappement d’un
moteur � piston et dont le travail sert � comprimer l’air admis dans le
moteur. Ce dispositif repr�sente une am�lioration importante du moteur
classique notamment sur les points suivants :
• augmentation de la puissance massique et volumique
par une
puissance sup�rieure � cylindr�e �gale. Afin de maximiser cet effet, il
est n�cessaire de refroidir l’air comprim� par un �changeur
(intercooler),
• suppression de l’inconv�nient de la d�tente
�court�e des cycles
Otto et Diesel d’o� am�lioration de rendement. L’am�lioration du
rendement est tr�s limit�e sur les moteurs � essence car les risques
d’auto-inflammation (cliquetis) imposent de r�duire sensiblement le
taux de compression du moteur proprement dit d’o� une perte de
rendement.
Le moteur turbocompress� combine donc un moteur � pistons et une
turbine � gaz, les deux �tant li�s par une chambre de combustion
commune. Il permet de concilier les avantages des deux types de moteurs
tout en r�duisant leurs inconv�nients respectifs, en particulier pour
les cycles Diesel. Ceci explique la g�n�ralisation actuelle de cette
technique. Le probl�me majeur du turbocompresseur est le m�me que les
autres turbines � gaz, � savoir la gestion de la marche � faible charge
ou en r�gime transitoire. Il est en grande partie r�solu aujourd’hui
par les turbocompresseurs dits � � g�om�trie variable � munis d’aubages
fixes � incidence variable.
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